Le château de Mouthe
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La demeure de Loïc le viking
 
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 [Livre] Leif Erikson

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Loicisdumb
grand petit comte
Loicisdumb


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MessageSujet: [Livre] Leif Erikson   [Livre] Leif Erikson EmptyLun 9 Oct - 3:36

Leif Erikson

dit Le Chanceux, ou l'Heureux
Marin norvégien (XIème siècle).

450ans auparavant, des Vikings avaient abordés les rivages d'un Nouveau Monde.
L'un d'eux était Leif Erikson, qu'on appelait plus couramment "Leif le Chanceux", ou encore "Leif l'Heureux". Fils du navigateur Erik le Rouge. Le roi de Norvège prit ce jeune homme en amitié et le convia à la cour. Mais Leif, assoiffé de découvertes et appelé par le large, décidait de retourner chez lui, sur les grands pâturages du Groënland. C'est là que la traversée fut si agitée qu'il aborda une côte jusque là inconnue.
Leif navigua le long du rivage pendant plusieurs semaines et nomma trois régions de cette nouvelle terre : Vinland, le pays des vignobles.
Maskland, le pays du bois.
Helluland, le pays de la pierre plate.
(HRP: Vinland était sans doute Cap Cod, Maskland devait être la Nouvelle-Ecosse, et Helluland, Terre-Neuve ou le Labrador).
Leif réussit à regagner le Groënland. Son récit engagea son frère à partir pour la Nouvelle Terre ; celui-ci n'eut pas autant de chance que Leif, puisqu'ayant fondé une colonie sur place, il se heurta aux autochtones, hostiles à leur présence. Les indigènes furent massacrés, mais la colère du peuple primitif les força à reprendre la mer. Seul périt le frère de Leif. Ces aventures n'eurent alors pas de suite, et restèrent alors ignorées dans le reste de l'Europe.

[Livre] Leif Erikson Erikson


Récit:

LA TERRE DES MERVEILLES

... Leif et ses trente-cinq hommes se trouvaient à bord du knarr acheté à Biarni. Un solide navire de haute mer, à l'étrave puissante et aux flancs rebondis, capable d'affronter les grosses tempêtes. Au-dessus du fjord le soleil de mai luisait comme une coupe d'argent. Ils attendaient Erik, son père.
Thorhild, Thorbjarga, les deux frères de Leif, Thorvald et Thorstein, l'ensemble de la population de Brattahlid, massée sur la grève, ne perdaient pas des yeux les audacieux qui allaient rechercher dans l'Ouest ces terres mystérieuses qui n'étaient peut-être que mirages provoqués par les trolls.
Leif avait veillé à tous les préparatifs, s'occupant du recrutement de l'équipage, du stockage des vivres, de la révision du knarr. Toutefois, il avait prié son père de commander l'expédition.
- Nous nous fions tous à ta prudence et à ta fortune. La place de chef au plus haut banc de nage te revient de droit.
- Je ne suis plus ce que j'ai été, Leif ! A présent, la fatigue a barre sur moi et je sens le mal qui me ronge, le mal pareil à un renard enragé.
Erik, ce géant auquel la maladie n'avait jamais touché, éprouvait, depuis le milieu de l'hiver, des troubles singuliers. De temps à autres, un douleur aigüe, rapide comme un coup de poinçon, vrillait le côté gauche de la poitrine, le pliait en avant, et il lui semblait que son coeur cessait soudain de battre. Pendant de longues minutes, il devait s'appuyer au premier support venu pour retrouver le rythme.
Leif insista.
- Père, réponds au désir de tous. Tu as dompté la chance comme un étalon rétif et depuis des années, tu attends ce départ. Nous aurions arrêté nos ambitions à la mise en valeur du Groënland si ton regard et ton esprit n'avaient toujours été tendus vers le bout de la mer.
Le Viking avait cédé.
Leif et son fidèle Tyrker se postèrent à l'arrière.
- Que fait donc mon père, Tyrker ? Je l'ai vu à la ferme, sellant son cheval.
L'affranchi cligna de l'oeil.
- Il a enterré une partie de son trésor, Leif, dans un endroit secret. S'il ne revenait pas de ce voyage, il aura besoin de son or et de ses bijoux dans le paradis d'Odin.
Les croyances norroises voulaient que les morts jouissent dans le Valhöll des richesses confiées à la terre.
Leif haussa les épaules. Tyrker le rabroua.
- Ne fais pas l'orgueilleux, Leif. Erik fut toujours prévoyant et toutes les croyances sont respectables. D'ailleurs le voici qui arrive !
La foule s'écartait.
Droit sur son grand étalon alezan, précédant Thorall-le-Chasseur, Erik-le-Rouge descendait la pente raide. Soudain, le cheval broncha et s'abattit, entraînant son cavalier qui roula lourdement dans les pierres.
Erik se releva seul mais la douleur tirait son visage.
- Je me suis au moins brisé une côte, mais ce n'est pas là l'essentiel...
Leif fut bientôt près de lui.
- Les dieux ont parlé, Leif. La fortune ne me permet pas point de nouvelles découvertes. Nous ne ferons pas plus longtemps route ensemble.
Il eut la force de sourire.
- La marée n'attends pas, fils. Hisse la voile et prends le large. Mon esprit suivra ton entreprise. Je sais qu'il y a des terres sur l'autre bord de la plaine des houles.
Il revint à la maison en compagnie de ses femmes et indiqua à Thohild l'emplacement du trésor enfoui.
- Déterre ces richesses puisque j'ai perdu ma peine à les cacher. Leif mènera à bien l'entreprise avec l'aide de Thor.
- Avec l'aide de Dieu, Erik !
Il ne répliqua pas. Son coeur sautait dans sa large poitrine comme un poulain affolé par l'orage.


Lorsqu'Erik partit avec sa première arrivée de colons, un jeune navigateur, Bjarni, voulut partir avec son père. Mais, il arriva trop tard et essaya de retrouver la "flotte" d'Erik. Il ne savait pas vraiment où était le Groenland, se trompa et alla jusqu'au Vinland. Voyant bien que ce pays ne ressemblait pas au Groenland, il retourna en arrière et finit par trouver le Groenland.
Après avoir fait escale en Islande, Leif arriva chez son père. Il entendit alors parler de l'histoire de Bjarne, et décida de partir à la recherche de ce nouveau pays.
Suivant les indications de Bjarni Hériulson, Leif gardait le cap sur le sud-ouest. La pâle lumière du ciel tombait sur la mer grise et l'homme de barre ne pouvait se tromper sur la direction à suivre. Les étoiles de la nuit permettaient à Leif de s'orienter convenablement. Les jours se succédaient, uniformes. Un bon vent de nord-est, le vent favorable, gonflait la voile rouge et faisait bruire les agrès. Tantôt l'un, tantôt l'autre relayait Leif à la barre du gouvernail. Chaque aube jetait à l'avant les hommes acharnés à découvrir sur l'horizon une ligne de terre.
- Rien encore ?
- Rien !
Leif n'éprouvait aucune impatience. Une foi de découvreur le soulevait au-dessus de ses compagnons. N'est-ce pas ainsi que son père avait jaillir des brumes le glacier du Manteau Bleu. Erik-le-Rouge avait affronté l'inconnu avec une rage de vainqueur. Et il avait gagné. Lui, Leif, profitait au moins des souvenirs de Biarni, si incertains qu'ils fussent ! Jamais, depuis son retour de Norvège, il n'avait ressenti pour son père autant d'affection. Une tendresse admirative, chaude comme une pelisse.
Peut-être était-ce l'esprit d'Erik qui l'accompagnait sur la mer. Ah, le vieux païen offrait l'image d'un viking exemplaire ! Olaf Tryggvason, le puissant roi de Norvège, comparé à Erik-le-Rouge, restait un petit homme !

Un matin enfin, la vigie dressée sur la vergue haute signala la terre...
Une masse sombre sur la laiteuse solitude du ciel. Quelques heures plus tard, ils virent des glaciers qui débordaient sur d'énormes dalles de pierre. Pas un arbre, pas un roncier, pas une herbe. Une terre d'une désespérence infinie auprès de laquelle le Groënland semblait un paradis. les visages s'assombrirent. La désillusion frappait l'esprit des hommes.
- Ceci n'est que la première terre, dit Leif. Celle que Biarni vit en dernier lieu, dont il parlait comme une île stérile coupée de glaciers. Dans le sud-ouest, nous trouverons les riches terres du bois. Toutefois, nous ne serions pas des hommes dignes de ce nom si nous ne mettions pas le pied sur ce sol.
Ils abordèrent et ressentirent plus encore l'écrasante rigueur de ce rivage. Là-haut, à l'intérieur du pays, tout n'était que grands glaciers et, des glaciers à la mer, tout semblait ne former qu'une grande pierre plate.
- Pays infertile, dit quelqu'un. Nous perdons notre temps.
Leif se tourna vers le mécontent.
- Je donnerai quand même un nom à ce pays... Je l'appellerai Helluland, Terres des Pierres Plates.
Il faisait montre d'une telle autorité, d'une si belle assurance que ses compagnons se rassérénèrent. N'avait-il pas gagné sur la mer le beau surnom de Leif-l'Heureux.
Ils longèrent longtemps la côte et doublèrent un cap. le rivage se trouvait à tribord, bordé d'extraordinaires grèves de sable blanc qui s'étendait à l'infini. Leif dirigea le knarr vers la côte et les hommes se mirent aux avirons. Au milieu du jour, ils découvrirent la quille d'un navire naufragé, et nommèrent tout simplement ce cap Cap de la Quille. Leif appela ce rivage Furdustrandir, Les Surprenantes Plages.
Deux jours encore, ils naviguèrent sud-ouest et, au bout de ce temps, portèrent sur une terre couverte de forêts. La masse sombre des arbres montait vers eux, à mesure qu'ils se rapprochaient du rivage et les fûts serrés comme des lances s'alignaient le long des larges plages. Ils demeuraient sans voix devant ces milles de bois qui épousaient les lisières du sable.
- Markland, la terre du Bois, dit Leif. Le nom lui restera mais profitons de bon vent pour gagner plus au sud.
Une brise du nord-ouest, au bout de deux jours, poussa le knorr vers une nouvelle terre. Ils abordèrent dans une île au nord de la terre ferme. De la rosée perlait sur les hautes herbes. Ils en mouillèrent leurs lèvres salées par les embruns.
- Les dieux du Valhöll soient témoins, cria tyrker, je n'ai jamais goûté quelque chose d'aussi doux ! C'est donc là la boisson d'Odin !
Le soleil devint chaud. Ils regagnèrent le knorr et s'engagèrent dans la passe entre l'île et le continent. Naviguant ouest, ils pénétrèrent dans une large baie jusqu'à ce que le navire s'échouât sur des fonds. A marée haute, ils remontèrent un estuaire et un immense lac. Des bois, des prairies bordaient les rives. Des nuées de canards et d'oiseaux aquatiques s'élevaient des champs de roseaux. De hautes bêtes rousses, aux cornes recourbées, rappelant des chèvres, détalèrent dans une clairière. La richesse de cette terre, l'abondance de pâturages, de bois, de gibier, le rayonnement du soleil éblouissaient les découvreurs. la chance les avait-elle conduits dans ce jardin d'eden dont parlaient les papars ? Leif décida d'y passer l'hiver.
- Nous aurons le temps d'y construire une maison, d'abattre du bois, de chasser et d'explorer le pays plus avant.
Comme ils halaient le knorr vers une crique, d'énormes saumons jaillirent devant eux, éclaboussant d'eau le soleil.
Tyrker jubilait.
- Leif nous a menés droit dans le Monde des Merveilles et des Enchantements. Ne craignez-vous pas que toutes ces richesses, tous ces paysages s'évanouissent devant vos yeux comme des fumées ?
Des rires firent écho à la moquerie de Tyrker. Ils ne doutèrent pas une minute, ces aventureux, de la réalité de cette terre. Riant et se bousculant, ils avançaient dans les hautes herbes, dérangeant de gros oiseaux au vol malhabile et court qui s'enfuyaient en gloussant (des dindons sauvages). A trois cent pas du lac, sur une pente que cernaient des bois magnifiques, Leif s'arrêta.
- Ici sera construite ma longue maison. Je la veux vaste et accueillante, flanquée de magasins et de séchoirs à saumons. Elle aura nom Leifsbudir, la Maison de Leif.
Il eut une pensée émue pour son père. Il imaginait l'enthousiasme qu'aurait déclenché ce paysage unique chez Erik-le-Rouge. Ici, réellement, triomphait le vert. Vert léger des herbes, vert frais des chênes, vert sombre des pins, vert profond des fourrés dans l'ombre.
Dès lors, tout s'organisa dans la ferveur et la joie. La forêt résonna du battement des haches, du fracas des arbres s'abattant, du chant rauque de l'herminette. Au milieu de l'été, Leifsbudir, achevée, dressait son architecture de bois, face au lac-aux-saumons. L'air, tout autour, sentait encore le copeau et la résine. Tyrker prenait Leif à témoin de la solidité de l'ensemble :
- Si Erik-le-Rouge pouvait voir cela, mon Leif ! Pense à ce bois qu'il faisait venir de Norvège, chichement, à prix d'or.
- Nous en ramèneront un plein chargement au Groënland dès le prochain printemps. La Norvège est bien austère, comparée à ce pays. Et tout cela nous appartient, Tyrker ! Tout !
Nul signe, nulle piste en effet ne révélait la présence d'hommes en ce paradis.
La chasse et la pêche dépassaient les plus folles espérances. Leif constitua deux équipes. Tribord, babord comme sur le knorr. Tandis que l'une gardait le camp, l'autre explorait plus à fond le pays, que Leif hésitait encore à baptiser.
- Attendons, disait-il, attendons ! Cette terre admirable mérite un nom admirable.
Les hommes découvraient des essences d'arbres inconnues, des plantes à tubercules, des graminées à l'allure d'orge sauvage.
Leif exigeait que les Vikings de l'équipe d'exploration revinssent à Leifsbudir chaque soir. Or, il advint que Tyrker le Germanique manquât à l'appel.
Le fils d'Erik s'emporta, prenant à partie les explorateurs de ce jour.
- Par Dieu, vous avez abandonné Tyrker ! Etes-vous donc aveugles ? Tyrker fut affranchi par mon père et il m'initia à bien des choses, au Groënland et en Norvège. Vous avez failli à mes ordres.
A la tête de douze hommes bien armés, il partit à la recherche du vieux compagnon. A moins d'un mille du camp, Leif rencontra un Tyrker rieur, surexité, et qui soliloquait dans sa langue maternelle.
- Tyrker, mon nourricier, pourquoi rentres-tu si tard ? Pourquoi as-tu quitté tes compagnons ? Parle.
L'autre éclata de rire puis retrouva l'usage de la langue norroise :
- Je me suis écarté, mon Leif, mais j'ai découvert quelque chose de plus précieux que le bois, plus précieux que le saumon séché... J'ai découvert des vignes portant des grappes de raisin.
Le raisin dont on fait le vin, breuvage merveilleux entre tous, à ce qu'on disait.
- Dis-tu vrai, mon nourricier ? En es-tu sûr ?
- Je suis sûr de dire très vrai, Leif, car dans le pays où je grandis, la vigne pousse en abondance...
Le lendemain, Tyrker mena Leif et vingt hommes aux vignes sauvages. de grosses grappes de raisin bleu, au goût acide, pendaient aux plants. Ils en cueillirent des quantités.
- Nous les ferons sécher au soleil, expliqua Tyrker.
Leif étendit les bras.
- Il manquait un nom à ce pays. Je l'appelle Vinland, Terre du Vin.
L'automne triomphait dans la splendeur des feuillages roux, jaunes et or. Les Vikings emplirent les magasins de fourrures, de poissons fumés, de raisins séchés. Ils empilèrent sur la grève les troncs d'arbres, dont ils chargeraient le knorr au printemps. Ils attendaient la neige qui ne vint pas. Seuls des coups de vent et des bourrasques de pluie interrompirent leurs travaux bien que le temps demeurât assez doux. Ils coulèrent des jours paisibles dans un hiver qui n'avait rien à voir avec la rude saison des glaces et des froids groenlandais. Les feux d'érables et de chêne brûlaient clair dans l'âtre qu'avait installé Tyrker à la manière germanique.
- J'ai grande hâte de revoir mon père, dit un jour Leif à son nourricier. Sans lui, nous n'aurions jamais abordé ce monde des Merveilles.
- Tu es un bon fils, Leif ! Mais souviens-toi de ceci : le nom de Leif-l'Heureux demeurera aussi vivant dans l'esprit des Vikings à venir que le nom d'Erik-le-Rouge...

[Livre] Leif Erikson Leif1

source: http://pvaineau.club.fr/leif.html
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